Partie 11 - Institut de Recherche des Nations Réunies
Partant du postulat que l’univers est régi par une temporalité unique, tenter de remonter le temps, serait obligé le corps à revenir sur son propre vécu. Et partant du principe qu’aller dans le passé ne serait-ce que d’une année serait rajeunir d’autant de temps, alors jamais il ne serait possible de savoir s’il est véritablement possible de changer le cours du temps.
Toutefois, avec l’acquisition des méthodes et structures quantiques, l’humanité fut capable de construire des sas dimensionnels permettant de créer des ponts à courtes distances, couramment appelé Téléportation. Ces structures qui permettaient de se déplacer dans l’espace entre deux emplacements en un temps extrêmement limité, créèrent la base des recherches de Lenzy. Ce génie-né, s’accapara les plus difficiles notions de la physique quantique à ses 15 ans. Et après les cinq années qui suivirent, le concept de voyage dans le temps était écrit et façonné. La machine lui semblait opérationnelle mais pas encore testée.
Déjà à la tête de la plus grande institution de recherche de la planète et de ses colonies à l’âge de 18 ans, elle s’était fixée pour but de corriger les erreurs du passé, le jour où l’Homme, aidé des forces cosmiques, détruisit la Terre.
Puisque le temps était immuable selon elle, le remonter imposait donc de rajeunir et d’oublier ce qui avait été vécu, tandis que se projeter dans le futur obligeait alors à faire vieillir son corps sans s’accaparer de nouvelles connaissances.
Afin de tenter l’expérience, elle imagina un outil à deux embranchements, permettant d’emprisonner quelque chose ou quelqu’un de la tête au pied afin que rien d’autres ne soient transportés dans l’expérience. Le premier objet enveloppa une souris sur laquelle un message était écrit sur sa peau. Si la tentative sembla être une réussite quand la souris disparue intégralement à l’activation, ce fut par contre une déception de la retrouver seulement deux ans plus tard.
Lenzy compris alors que le concept était au bord de se concrétiser mais que certains critères essentiels devaient être pris en compte dans l’expérience suivante :
Que se passe-t-il si le voyage dépasse la durée de vie des corps organiques, ou même de voyager dans le passé au-delà de sa propre naissance ?
Peut-on se soustraire à la durabilité de sa propre existence ?
En partant d’un nouveau postulat que le corps humain a une durée de vie limité, de part son renouvellement de cellules organiques, le principal frein à l’utilisation répétée d’un tel procédé engendrerait irrémédiablement un désintérêt d’une telle prouesse. À quoi bon vieillir plus vite ? Ou de rajeunir sans garder les acquis du présent ?
Après plusieurs années de réflexion et d’expérimentation appréciée pour le transport de données vers le futur. La physique quantique permis à Lenzy de construire un régulateur de cycles galactique. Non plus basé sur la temporalité relative d’une planète, mais l’idée d’un cadrillage de l’univers lui permettant, de manière subjective, d’intégrer une donnée de localisation et de temps à chaque parcelle de l’univers connu, dont la marge d’erreur représentera seulement quelques milliers de kilomètres carrés. Pour résumer, Lenzy était ainsi capable de faire correspondre une position physique à un temps assez précis. Puisque la Terre tourne autour du Soleil et que le système solaire se déplace comme toutes les étoiles de l’univers, alors il lui ait possible de calculer quand sera la prochaine fois qu’un autre objet stellaire se trouvera à cet endroit précis. En fonction des données astronomiques, il pourra aussi bien s’agir d’un astéroïde, que d’une étoile ou même d’une autre planète.
Puisque le cadran permet de prévoir ces dispositions dans l’univers, il ne manque plus qu’à se soustraire au danger du vieillissement ou du rajeunissement du corps organique, puis du moteur quantique permettant de plier à sa guise la temporalité de l’univers.
Pour le cas du moteur, elle acquit suffisamment de gain de puissance avec ses nouvelles trouvailles technologiques, dont elle put rapidement miniaturiser la puissance cosmique. À l’âge de 29 ans, elle était autant scientifique en ingénierie quantique qu’en conception de robotique quantique avec mémoire virtualisée. Si ce dernier trait ne fut jamais présenté officiellement pour cause d’éthique, elle intégra à sa propre personne les fruits de ses recherches et de ses inventions. Afin de se libérer des entraves organiques, elle fut la première humaine et la seule, à se soustraire de sa mortalité organique. Une seule armure, pensée et construite exclusivement pour sa personne dans le seul et unique but d’atteindre la réalisation de son objectif.
Ce n’est que quelques semaines après avoir procédé à la transition vers une interface robotique basé sur énergie solaire et batterie quantique, et dont le corps cérébral ne fut plus qu’un amas de nanotechnologie dupliquée de sa propre imagerie cérébrale profonde, qu’elle tenta pour la toute première fois d’utiliser sa machine à voyager dans le temps sur elle-même.
La découverte de son cadavre par les autorités les jours qui suivirent fut l’une des plus redoutée journée de la part du corps scientifique des Nations Réunies. Retrouvée sans vie chez elle à l’âge de 30 ans, Lenzy fut incinérée le jour même. Les quelques mots retrouvés dans des carnets intacts furent les suivants : « Quitte à voyager dans le temps, partons apprendre du passer pour améliorer le futur ! »
Ce jour-là, tandis qu’un astéroïde s’apprêtait à s’écraser sur la terre et à engendrer la destruction d’une grande partie de l’humanité, un individu qui n’était pas encore né et qui ne naîtrait jamais intervint au côté du seul humain transcendé par l’impact de l’objet spatial. En un clignement de paupière, 150 000 cycles galactiques passèrent et l’individu du nom de Nele, se trouva propulser dans le futur au côté d’une humaine à l’apparence métallique du nom de Lenzy, à plusieurs centaines de milliers d’années terrestre,s sur une autre planète située à l’emplacement de la Terre avant que Nele ne ferma ses yeux.
03/01/2021