Partie 2 - Elen entendit un bruit au confin du cosmos
Nous ne pouvons imaginer qu’Elen n’ait jamais, ou même encore, qu’elle ait été créée d’une quelconque manière que ce soit. Non. Elen a toujours été là. Depuis que le Cosmos est ce qu’il est, depuis que l’univers est cet amas d’étoiles, depuis que les forces physiques ou quantiques s’affrontent dans l’esprit des êtres vivants des milliards de monde qui peuplent l’espace, Elen quant à elle, a toujours été là.
Elle est la représentation céleste de tout ce qui peut se rapporter à la divinité, aux croyances et à tout ce qui fait qu’un être vivant, pensant, peut croire et avoir la foi en quelque chose. Elle est à l’origine de tout ce qui, même pour ceux qui ne croient en rien, est un rien. Le rien se définit grâce à ce qu’elle en a fait, grâce à ce qu’elle a souhaité ôter au tout. Elle est l’origine et la fin. Mais la fin n’a pas encore sonné. Elle n’en a pas décidé l’heure, ni même si cela devait arriver. Mais si elle le décidait, alors la fin serait, et rien ne pourrait empêcher Elen de lui donner le sens qu’elle désir.
Un beau jour, Elen créa les planètes à sa guise, d’étranges blocs de roche qui, tournoyant sur elles-mêmes créèrent des systèmes complexes mêlant la physique d’un monde à celui d’un autre.
Cette fois-là, Des amas de matière rentrèrent en collision et explosèrent dans un tumulte mélodieux, oui une poésie unique, merveilleuse dont le son imperceptible jouait le rythme à l’écoute attentive de la chef d’orchestre et musicienne qu’était Elen.
Une seule entité et l’espace-et-le-temps se pliait à la volonté de cette créatrice. Comme je le disais, des fracas mélodieux, des débats rocheux, et dans des directions nombreuses, les astres se créèrent et remplirent l’intégralité du vide cosmique. Elen créa ainsi, à sa propre guise, le plan astral, le plan cosmique, le plan spatial, le Cosmos.
Des milliards d’années passèrent, de ces astres envoyés au confin de l’espace, certains se déchirèrent, d’autres fusionnèrent et un beau jour, tandis qu’un débris d’une explosion antérieur passa à proximité d’un système stellaire récent, un être fut touché par l’incroyable beauté de cette création défaite.
Plus tard, l’être se nomma d’un nom dont il ignorait l’existence, mais dont la raison, s’il la possédait encore, ou si cela le dépassait déjà, le fit se nommer Nele. Des cycles passèrent, et Elen, jouant au Cosmos, appréciant l’architecture de sa propre création qu’elle remodelait perpétuellement, ressentit quelque chose d’unique, là-bas, très loin, oui vraiment très loin, et pourtant qui lui semblait si proche. Elle sentit que quelque chose avait changé dans le temps et la mélodie que le vide et le plein jouaient constamment.
Cette fois-là, Elen ressentit la présence de Nele. C’était bien là un événement ! Oui Elen ne pouvait être surprise, Elen était la surprise, Elen était ce que les verbes ont comme sens. Mais cette fois-ci, loin de tout, trop loin pour savoir distinctement en quel lieu cela arriva, Elen fut surprise. Non, mieux encore, elle fut curieuse.
Curieuse de savoir ce que sa propre création avait pu engendrer d’aussi grandiose qui la rende curieuse. Comment cela se pouvait-il ? Quel était ce phénomène ? Pouvait-elle être dépassée ? Pourquoi se posait-elle des questions ? Elle avait toujours été l’origine des questions.
Plus fort que la curiosité, l’envie. C’était bien l’envie qui la poussa à arrêter de construire ou de modeler. L’envie la poussa à chercher, à découvrir. Non, à redécouvrir ce qu’elle avait créé. Oui à découvrir les conséquences de ce qu’elle avait érigé.
Pour la première fois dans l’histoire de tout ce qui a été, est et sera, Elen partit à l’aventure !