Partie 4 - Nyzel devient le Déséquilibre
Bien avant qu’Elen parte à la recherche de Nele, il existait bien un être unique qui, au-delà de toute les créations de la Mère Créatrice, avait échappé à ce pouvoir absolu. C’était une création qui n’avait d’origine que l’Equilibre. Là où Elen, mère de tout, avait créé la vie et façonner l’univers, Nyzel s’était formé au centre de celui-ci, forgé par tout ce qui l’entourait de sorte que l’Univers, aussi vaste soit-il, aussi multiple puisse-t-il être, avait eu besoin de l’Equilibre pour exister.
Nyzel avait trouvé sa première forme d’existence au centre de tout. Il était le centre de tout. De toutes les mesures possibles, et même si l’univers continuait de grandir, il y avait un point unique, au beau milieu de tout que l’on nommerait Equilibre et qui, de par sa nature instable, donna vie à une entité nommée Nyzel. Nyzel était devenu l’équilibre. Non, c’était bien plus que cela encore. Nyzel était la balance de toute chose, le négatif et le positif de ces opposés, il était le juste et l’injuste, le vrai et le faux, le normal et l’anormal.
Pour Nele, il n’aurait été qu’une autre mutation aux caractéristiques extraordinaires mais pas pour autant unique. Pour Yzen, il l’aurait traduit comme une conséquence inattendue d’une météorite destructrice dont il aurait fallu son contraire. Quant à Elen, Mère de tout, elle n’en aurait pas compris la nature. Une nature qui défit sa toute-puissance en l’utilisant contre elle autant que pour elle.
Nyzel était ce genre d’entité. Mais il n’était guère conscient. Il n’était pas réfléchi comme ces derniers. Il ne pouvait prendre de décision, faire des choix, ni aller à l’encontre de sa nature profonde. Nyzel n’était que le reflet de sa nature, la démonstration et la structure de l’Equilibre, indispensable au cosmos.
Cela était vrai, du moins, jusqu’à ce qu’une erreur entachât l’Equilibre à jamais.
L’Equilibre avait créé cet être pour seconder et par là-même s’était défait d’une once de Tout. Lorsque Nyzel apparu, l’Equilibre malgré son concept, disparu.
Un effet relaté par l’humanité et nommé « effet papillon » ébranla le Cosmos tout entier. Nyzel, par son existence avait déplacé de toutes petites particules subspatiales de quelques centimètres. Ces dernières qui auraient dû se trouver à l’emplacement même où il apparut la première fois, furent déplacer sur le côté, engendrant à l’échelle de l’univers, une catastrophe incommensurablement lourdes de conséquences.
Des millions d’années après l’apparition de Nyzel, deux particules spatiales qui n’auraient jamais dû entrer en contact, le firent par conséquences cosmiques. A cet instant, au confins de l’univers, très, très loin de toutes les formes de vie qui le peuplait alors, un fragment de roche dévia de sa trajectoire. La vitesse qu’il avait emmagasiné depuis la création du cosmos par Elen, prit une toute autre voie : celle du retour.
S’il n’avait pas accéléré ces milliards d’années durant, son passage n’aurait guère changé le cours de l’histoire cosmiques. Mais cette fois-ci, l’Equilibre fut ébranlé pour de bon.
La Destruction frappa l’univers à la vitesse d’un clignement de paupière. En l’espace de quelques années, il traversa la moitié de l’univers, désintégrant tout ce qui se trouvait sur sa route, vaporisant tout ce qui se trouvait assez proche de son onde cosmique, et atteignant enfin le centre du cosmos, une partie de l’Equilibre fut définitivement arraché au Centre de tout. Nyzel n’était plus une part de l’équilibre, il était devenu unique, indépendant, et métamorphosé en un être conscient, condamné à concevoir et ressentir tout ce qui fait de l’Equilibre un concept aussi destructeur que libérateur.
Plus tard, le météore, ralentit par les nombreux chocs qu’il aura subit en traversant l’Univers en sens inverse, rendra orphelin un être pacifique, puis percutera à une très lointaine distance de tout, un monde peuplé d’humains avant de finir sa course effrénée à l’autre extrémité de l’univers, toujours en expansion.